François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, s’est dit mercredi favorable à « la clause Molière » appliquée notamment en région Auvergne-Rhône-Alpes, a-t-il affirmé lors d’une visite de chantier de construction d’un cinéma au côté du président de région Laurent Wauquiez à Rillieux-la-Pape.
« Dans un premier temps, moi je soutiens la clause Molière. C’est une façon d’envoyer un message très fort à l’Union européenne en leur disant: +on ne peut pas continuer comme ça+ », a affirmé M. Fillon.
« Et, ensuite lorsque nous aurons gagné les élections, nous exigerons sa renégociation complète (de la directive européenne sur les travailleurs détachés, ndlr), avec une règle simple: le coût du travail doit être le même pour des travailleurs détachés et pour des travailleurs nationaux dans un pays, ce qui suppose que les travailleurs détachés et les entreprises paient des cotisations sociales », a-t-il ajouté.
La « clause Molière », qui vise à imposer le français sur les chantiers, a été introduite dans plusieurs régions gérées par la droite, comme en Ile-de-France, ou en Auvergne-Rhône-Alpes, où l’opposition a attaqué cette disposition devant le tribunal administratif de Lyon. Cette clause est contestée par le gouvernement et considérée comme une « discrimination » par le commissaire européen à l’emploi.
M. Fillon s’est dit « favorable à ce qu’on puisse circuler dans l’Union européenne. Mais je ne peux pas accepter qu’il y ait un dumping social aussi lourd que celui que provoque la directive sur les travailleurs détachés », a ajouté le député de Paris.
Pour « sortir du système des travailleurs détachés, on a besoin d’un candidat à la présidentielle qui porte nos mesures et les relaie au niveau européen et national. François est le seul à avoir pris à bras-le-corps ce dossier des travailleurs détachés, et c’est donc pour nous un signal très fort qu’il soit ici présent où la région applique la clause Molière », a déclaré Laurent Wauquiez.
Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, également présent, a lui aussi fait adopter la clause Molière dans son département.
En revanche le président du Sénat et ancien ministre du Travail Gérard Larcher, proche de François Fillon, s’était dit le mois dernier opposé à cette clause, la jugeant inapplicable dans les Pyrénées-Orientales, en Alsace ou dans les Flandres, où se parlent aussi le catalan ou l’alsacien, ou le flamand.
Par ailleurs, M. Fillon n’a pas répondu aux questions des journalistes sur sa présence aux côtés de Laurent Wauquiez, qui lui avait reproché de ne pas l’avoir nommé à la tête de LR, ni sur les sondages.
Avec AFP