C’est par le biais d’une question d’une auditrice de France Inter que le président sortant a expliqué qu’il trouvait étrange de prescrire de la pilule aux mineures.
« Il y a un débat : est-ce qu’on peut donner la pilule à une adolescente, sans demander l’avis des parents ? » a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je pense que les parents doivent être associés d’une manière où d’une autre, ça ferait tout drôle, me semble-t-il, à ces parents d’apprendre que quelqu’un a donné la pilule à sa fille mineure sans avoir un dialogue avec les parents de cette jeune fille ».
Depuis la loi Neuwirth de 1967, la pilule contraceptive pouvait être délivrée aux mineures seulement avec l’autorisation des parents ou du représentant légal. Et c’est en 1974 que la loi Simone Veil autorisera aux mineures d’obtenir la pilule contraceptive sans avoir d’autorisation parentale, à condition de se la faire prescrire dans les centres de planification et d’éducation familiale. Depuis 2001, cette prescription a été étendue aux médecins.
Les droits de la femme remis en cause
Cette déclaration a choqué la gauche et les féministes qui y voient une grave atteinte aux libertés de la femme. Un appel a été lancé par les associations féministes, recueillant plus de 3000 signatures, pour dénoncer un « recul grave en matière de droits des femmes ». Elles estiment que le président sortant tente de remettre « en cause l’accès libre des mineures à la contraception ».
Une fois de plus Nicolas Sarkozy tente de séduire l’électorat d’extrême-droite en reprenant certaines propositions présentes dans le programme de Marine Le Pen. Ainsi, la candidate frontiste avait fait comme proposition de supprimer les remboursements de la sécurité sociale pour la pilule contraceptive ainsi que les IVG qu’elle avait osé qualifier d’ « IVG de confort ».