Au moins trois personnes sont mortes lors du coup d’Etat perpétré par les militaires contre le président Amadou Toumani Touré, suscitant une vague de réactions internationales.
Frontières fermées, couvre feu nocturne, trois personnes tuées, le Mali vit actuellement des heures sombres. Alors que des incertitudes demeuraient sur le sort du président Amadou Toumani Touré, celui-ci est « bien à Bamako dans un camp militaire d’où il dirige le commandement » a assuré une source loyaliste. Jeudi, les mutins, qui réclament plus de moyens pour faire face à la rebellion touareg qui sévit dans le nord, avaient décrété la dissolution de « toutes les institutions » , suscitant les condamnations unanimes de la communauté internationale. De possibles sanctions financières ne sont pas à exclure à l’image des Etats-Unis, qui ont annoncé réexaminer leur aide annuelle de 137 millions de dollars.
À New York, les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé au « rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel et du gouvernement démocratiquement élu », dans une déclaration lue par l’ambassadeur britannique à l’ONU, Mark Lyall Grant. La France a quant à elle décidé de suspendre « toutes ses coopérations régaliennes avec le Mali ». Elle a demandé le respect de l’intégrité physique du président Touré et la libération des personnes détenues.
Le putsch, qui a pris forme mercredi, vient interrompre la mise en place de l’élection présidentielle prévue le 29 avril. Une élection ou Amadou Toumani Touré devait passer le relais après ses deux mandats, conformément à la constitution.