Les drames qui ont touché la ville de Toulouse et Montauban où un jeune homme est soupçonné d’avoir commis sept meurtres, ont obligé les candidats a modifié leurs agendas de campagne. Quand certains l’ont suspendu, d’autres ont fait le choix de la maintenir et dénoncent l’instrumentalisation politique de ces attentats. Le thème de l’insécurité est désormais au centre de toutes les attentions.
Les principaux cadors de cette présidentielle ont sans surprise décidé de suspendre leur campagne. Le président sortant Nicolas Sarkozy est actuellement sur place à Toulouse après avoir rencontré les représentants des communautés juives et musulmanes. Lors d’une brève allocution aux médias, le chef de l’Etat a promis que « le terrorisme » ne parviendrait « pas à fracturer notre communauté nationale », appelant à ne pas « céder ni à l’amalgame ni à la vengeance ». Même son de cloche au Parti socialiste ou François Hollande a exprimé son « soulagement » et a souhaité que l’opération en cours « se dénoue dans les meilleurs délais ». De son coté, Marine Le Pen s’est engouffré dans la brèche sur l’un de ses thèmes de prédilection : l’insécurité. La candidate du Front national a ainsi suggéré l’idée d’un nouveau référendum sur la peine de mort, estimant qu’il fallait « mener la guerre » contre le « risque fondamentaliste » qui a été « sous-estimé » en France. Au centre, François Bayrou évoque des « germes explosifs » dans la société française et demandent aux responsables politiques de veiller à ce que des « conflits » ou des « affrontements extérieurs ne soient pas importés dans le pays ».
Chez certains candidats, on ne l’entend pas de cette oreille. Jean-Luc Mélenchon, et Nathalie Arthaud ont décidé de continuer leurs campagnes. Le candidat du Front de gauche est attendu aujourd’hui à Bobigny ( Seine-Saint-Denis) et à Gennevilliers ( Hauts-de-Seine) sur le thème de la casse des services publics. Saluant la « bonne nouvelle » de « l’identification du criminel dégénéré qui nous défiait », il a préconisé « de lutter contre les assimilations et stigmatisations ». La candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, a elle, réaffirmé sa volonté de ne pas « participer à une quelconque union nationale » avec les autres candidats. Une position justifiée par « l’instrumentalisation électorale » des événements « par les uns et par les autres », écrit-elle dans un communiqué.
La candidate écologiste, Eva Joly, ne s’est pas privée de critiquer Nicolas Sarkozy et son ministre de l’Intérieur Claude Guéant. Elle a ainsi stigmatisé « les discours discrimants » des deux hommes politiques, à qui l’on a souvent reproché d’aller chercher des voix à l’extrême droite.