Le meeting de Villepinte, dimanche, a été l’occasion pour Nicolas Sarkozy de prononcer un discours sur l’Europe.
Devant 60 000 militants, le président-candidat a défendu dimanche l’idée qu’il se faisait d’une Europe moderne. Il veut réconcilier « la France du non et la France du oui » qui se sont opposées sur le projet de la constitution européenne en 2005.
Nicolas Sarkozy a ainsi annoncé la renégociation du traité de Schengen, cet espace constitué de 26 Etats membres qui permet la libre-circulation des hommes munis d’une carte d’identité au sein de l’Europe. Néanmoins, le président sortant a rappelé que ce traité devait garantir un contrôle des frontières aux portes de l’Europe. « C’est la seule façon d’éviter l’implosion de l’Europe. » considère Nicolas Sarkozy qui craint qu’un afflux d’immigrés clandestins nuise au système de protection sociale.
Le chef de l’Etat demande donc des frontières solides afin de réguler l’immigration au niveau européen. Il est ainsi favorable à un « gouvernement politique de Schengen » afin de ne « pas laisser la gestion des flux migratoires entre les seules mains des technocrates et des tribunaux ». Nicolas Sarkozy souhaite que ce gouvernement ait les moyens d’imposer une discipline stricte : « il faut pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant ».
Le président de la République a également appelé à un protectionnisme européen pour faire face à « la concurrence déloyale » que pratiquent certains pays. Il a ainsi défendu l’idée d’un Buy European Act, inspiré du Buy American Act créé en 1933 aux Etats-Unis. Il permettrait de consacrer les marchés publics européens aux PME européennes.
Il a enfin proposé que les 27 dirigeants européens soient davantage impliqués dans les accords commerciaux négociés entre l’Union Européenne et les autres pays, au détriment des instances supranationales européennes.
Si ces mesures ne pouvaient être mises en place à l’échelon européen, Nicolas Sarkozy a promis qu’il les appliquerait unilatéralement.