L’ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls ne remplit pas « à ce jour » les conditions d’une investiture pour les législatives, a affirmé mercredi Jean-Paul Delevoye, président de la commission d’investitures de La République en marche.
« A ce jour, il n’est pas dans les critères d’acceptation de sa demande d’investiture », a déclaré M. Delevoye sur Europe 1. « Et donc dans ce cas très précis, la commission nationale d’investiture ne peut pas analyser la candidature de M. Valls », a-t-il ajouté, précisant toutefois qu’il y aurait « aussi la lecture politique ».
Invité à préciser ces « critères », le « M. Investitures » d’En Marche! a répondu: « Etre adhérent ».
Un proche de M. Valls a confirmé à l’AFP que l’ancien Premier ministre, pour l’heure encore au PS, était prêt à se présenter sous l’étiquette de la majorité présidentielle mais refusait d’adhérer au mouvement de M. Macron.
« Il y a des choses qu’il ne peut pas faire. J’imagine que c’est un niveau d’humiliation en trop », résume cette personne.
« La parole de Manuel Valls est une parole qui n’est pas anodine. Elle est importante, mais comme tout un chacun, les règles s’imposent à tous, y compris Manuel Valls », a affirmé Jean-Paul Delevoye mercredi sur Europe 1.
« Nous voyons bien aujourd’hui qu’il n’est par forcément opportun pour le mouvement En Marche! d’intégrer cette candidature, quel que soit le passé, et en même temps il faut analyser la parole d’un Premier ministre », a-t-il développé.
M. Delevoye a indiqué avoir échangé avec l’ancien Premier ministre après qu’il a annoncé qu’il serait « candidat de la majorité présidentielle » aux élections législatives de juin. « Il est parfaitement lucide, et il est cohérent », a-t-il jugé, saluant « une forme de courage politique et d’authenticité ».
« Nous n’avons pas vocation à recycler », a-t-il cependant averti, notant que « derrière Manuel Valls, on voit des tas de demandes de députés sortants qui ont peur de perdre leur circonscription ».
Interrogé par ailleurs sur une éventuelle investiture pour le député LR sortant Bruno Le Maire, M. Delevoye a répondu: « A ce jour, pas de dépôt de candidature ».
Selon deux sources concordantes, plus de cent députés PS sortants ont tenté, d’une manière ou d’une autre, d’avoir une investiture En Marche!. Mais peu devraient l’obtenir in fine.
« Ils ont vraiment envie d’éradiquer tout ce qu’ils appellent la vieille politique. Avec les mêmes méthodes d’ailleurs! », soupire un parlementaire vallsiste.
« Ils surestiment la vague en leur faveur et prennent des risques de ne pas avoir de majorité », déplore le même.
Avec 577 députés élus les 11 et 18 juin, il faut 289 sièges pour détenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Avec AFP