Emmanuel Macron a annoncé vendredi qu’il avait « fait le choix » de son Premier ministre « in petto » (en secret, ndlr) et qu’il serait « annoncé après la passation de pouvoir » s’il est élu.
Comme on lui demandait s’il avait choisi son futur Premier ministre, le candidat d’En Marche! a répondu sur Europe 1: « Oui, ce choix est fait in petto ». Mais M. Macron ne le lui a pas encore annoncé, « puisque c’est dans ma tête ».
« Si je suis élu, je travaillerai sur la finalisation d’un gouvernement la semaine prochaine ». Mais le Premier ministre « sera annoncé après la passation de pouvoir. Je ne l’annoncerai pas avant », a-t-il dit, refusant de « jouer au jeu des devinettes ».
S’il est élu, son Premier ministre « sera à l’image des engagements que j’ai pris, du portrait chinois que j’ai pu faire ». Cette personne « aura une expérience dans le champ politique, les compétences pour diriger une majorité parlementaire ».
Au sujet de son allié centriste François Bayrou, Emmanuel Macron a confirmé qu’il « aura un rôle important dans le projet gouvernemental et politique ».
« C’est le Premier ministre » qui mènera la campagne des législatives, a ajouté le candidat d’En Marche!. Il souhaite conserver ce chef de gouvernement « aussi longtemps que possible » car « on fait rarement confiance de manière limitée ».
M. Macron avait, début mars, indiqué avoir « plutôt » le « souhait » de nommer une femme à Matignon.
Le fondateur d’En Marche! a par ailleurs annoncé que « toutes les investitures » pour les élections législatives « se tiendront la semaine prochaine ».
« Je n’aurai pas d’état de grâce, je ne pourrai pas présider comme on préside depuis 1958 », a par ailleurs déclaré M. Macron.
Sur RTL, Emmanuel Macron a réaffirmé qu’il ne cèderait à aucune « pression », ne se livrerait à aucune « cabriole » avec son programme et ne retirerait pas son projet de réformer le code du travail par ordonnances, comme le lui a demandé Jean-Luc Mélenchon.
« Est-ce que cette voix qui est contre la loi Travail, qui est contre toute réforme du marché du travail, du dialogue social est majoritaire dans le pays ? Non. Sinon elle aurait placé son candidat en tête du premier tour et il serait au deuxième tour face à moi, ou à ma place. C’est la démocratie », a déclaré M. Macron sur RTL.
« Si je cédais à ces pressions de part et d’autre, je dirais, pour aller draguer les électeurs de François Fillon +finalement je vais revenir sur le mariage pour tous+, pour aller draguer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon +je vais pas faire la réforme du marché du travail+ », a-t-il lancé. « A la fin des fins, je trahis qui ? Les 24% de Français qui m’ont mis en tête du premier tour », a répondu le candidat d’En Marche!
« Vous m’avez suffisamment dit pendant des mois +vous n’avez pas de projet+ pour me demander maintenant de faire une cabriole », a-t-il ajouté. « Si déjà aujourd’hui, dès qu’il y a la moindre brise, je commence à décider de me tordre et de me contorsionner, on ne va pas être servi pendant cinq ans », a dit M. Macron.
L’ancien ministre a répondu à l’interpellation, dans Le Monde, du journaliste et candidat aux législatives François Ruffin, qui écrit que le favori du second tour est « haï » dans le pays et qu’il aura une « légitimité fragile » s’il accède à l’Elysée. « François Ruffin est un militant politique, il est candidat de la France insoumise, il n’est pas derrière moi. Ne vous laissez pas intimider par les militants politiques venant des extrêmes », a dit M. Macron.
En matière d' »empathie, je n’ai pas de leçons à recevoir », a-t-il affirmé. « Je ne suis pas quelqu’un dans l’insensibilité. Je suis un homme d’écoute et de rassemblement », a dit M. Macron.
Avec AFP