Marine Le Pen et Emmanuel Macron jettent leurs ultimes forces dans la bataille de la présidentielle vendredi, dernier jour de la campagne officielle, la présidente du FN poursuivant ses attaques contre son adversaire, qui commence à donner des pistes pour l’après-7 mai.
A quelques heures de la clôture de la campagne du second tour, un sondage Elabe pour BFMTV et L’Express, réalisé au lendemain du débat d’entre-deux tours, crédite Emmanuel Macron de 62% des voix, contre 38% à Marine Le Pen. Le candidat d’En Marche! gagne trois points et sa rival en perd autant par rapport à la précédente enquête de cet institut (réalisée du 28 avril au 2 mai).
A deux jours du vote, seules 68% des personnes interrogées se disent certaines d’aller voter.
Vendredi, M. Macron a poursuivi un déplacement occitan à Rodez où il a visité la cathédrale, après une réunion publique à Albi (Tarn) jeudi soir. Il doit arriver en soirée au Touquet, où il votera dimanche avant de regagner Paris.
Marine Le Pen, de son côté, a rencontré vendredi matin des secrétaires nationaux du Syndicat SGP (FO Police).
Elle pourrait se rendre à Reims à la mi-journée, puis dans un commissariat de Seine-Saint-Denis, mais son programme n’a pas été officiellement annoncé. La candidate du FN votera dimanche dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Invité à se projeter dans l’après-scrutin, M. Macron a commencé à distiller quelques pistes en cas d’élection. Son Premier ministre ? « Oui, ce choix est fait, in petto ». Mais le candidat ne l’a « pas encore annoncé » à l’intéressé.
Il ou elle « aura une expérience dans le champ politique, les compétences pour diriger une majorité parlementaire ».
Le favori du scrutin s’est également montré ferme sur les étiquettes des candidats voulant intégrer sa future éventuelle majorité. « Ni Les Républicains, ni le PS ne sont dans la majorité présidentielle », a-t-il dit, avant de prévenir Manuel Valls qu’il affronterait un candidat d’En Marche! dans sa circonscription aux législatives s’il se présentait sous l’étiquette du PS.
– Pas de « cabriole » –
M. Macron a également prévenu qu’il ne cèderait à aucune « pression » et n’exécuterait aucune « cabriole » sur son programme, notamment sur son intention de réformer le droit du travail par ordonnances, à laquelle Jean-Luc Mélenchon lui a demandé de renoncer.
« Si je cédais à ces pressions de part et d’autre, je dirais, pour aller draguer les électeurs de François Fillon +finalement je vais revenir sur le mariage pour tous+, pour aller draguer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon +je vais pas faire la réforme du marché du travail+ », a-t-il lancé. « A la fin des fins, je trahis qui ? Les 24% de Français qui m’ont mis en tête du premier tour », a répondu le candidat d’En Marche!
De son côté, Marine Le Pen a poursuivi son offensive tous azimuts contre son adversaire, dans la foulée du virulent débat d’entre-deux-tours de mercredi, jugé sévèrement jusque dans les rangs du Front national.
Elle a assuré, vendredi matin, ne pas se sentir « du tout visée » par la plainte pour « propagation de fausse nouvelle » déposée par M. Macron, après l’avoir interrogé lors du débat sur un prétendu « compte » offshore « aux Bahamas ».
Critiquée parmi ses soutiens pour ses « approximations » lors du débat, notamment sur la sortie de l’euro, Mme Le Pen a indiqué qu’elle entendait faire voter « tout de suite » une loi sur la retraite à 60 ans, mais sans en préciser le calendrier d’application.
Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen a de son côté critiqué « l’ingérence » de Barack Obama, qui a exprimé son soutien à Emmanuel Macron dans une vidéo diffusée jeudi. La députée du Vaucluse a confirmé sa candidature aux législatives tout en précisant qu’elle ne « renonçai[t] pas à arrêter la vie politique » mais qu’elle le ferait « au moment opportun » pour ne pas « nuire » à son parti.
La campagne officielle s’achève ce vendredi à minuit, les médias n’ayant plus le droit de publier ou de diffuser sondages ni déclarations des candidats jusqu’à dimanche 20H00, lorsque les premiers résultats seront annoncés.
Avec AFP