Comme au premier tour, François Fillon est sorti largement en tête des votes lors du second tour de la primaire de droite et du centre. L’ancien Premier Ministre sera le candidat de la droite à la présidentielle 2017.
Face à Alain Juppé, le député de Paris remporte la primaire avec 66,5% des suffrages, une victoire nette et sans appel. Le maire de Bordeaux, qui a admis sa défaite rapidement dans la soirée, apporte son soutien à Fillon : « Je lui souhaite bonne chance pour sa prochaine campagne présidentielle et la victoire en mai prochain« .
Le discours de victoire et de rassemblement de François Fillon
Aux alentours de 21h00, François Fillon a pris la parole, celle d’un homme qui sera la candidat de la droite à l’élection présidentielle de 2017. Un discours de rassemblement et aussi amical envers son adversaire, Alain Juppé : » La victoire me revient, une victoire de fond bâtie sur des convictions depuis trois ans avec mon projet, mes valeurs » Retrouvez ci-dessous l’intégralité du discours de François Fillon :
Version texte du discours de François Fillon
Mesdames messieurs, mes amis,
La primaire de la droite et du centre est close et les électeurs doivent être salués pour s’être emparés massivement et librement de ce rendez-vous démocratique.
La victoire me revient ; c’est une victoire de fond bâtie sur des convictions.
Depuis 3 ans, je trace ma route, à l’écoute des Français, avec mon projet, avec mes valeurs, et progressivement, j’ai senti cette vague qui a brisé tous les scénarios écrits d’avance.
Ma démarche a été comprise : la France ne supporte pas son décrochage. Elle veut la vérité et elle veut des actes.
Ce quinquennat qui s’achève a été pathétique. Il va falloir y mettre un terme, et repartir de l’avant comme jamais nous ne l’avons fait depuis 30 ans.
Pour cela, j’aurai besoin de tout le monde.
Ce soir, j’ai une pensée particulière pour Nicolas Sarkozy
J’adresse à Alain Juppé un message d’amitié, d’estime, de respect.
Alain est un homme d’Etat et il le reste.
Aucun candidat n’a démérité. Cette primaire fut digne.
Pas un électeur ne doit se sentir humilié ou mis à l’écart.
Ce qui nous unit est plus important que ce qui nous distingue. Voilà pourquoi, je tends la main à tous ceux qui veulent servir notre pays.
Mon succès, je le mets en partage.
Je le dois à mes équipes, à mes soutiens, à tous les bénévoles qui furent admirables de dévouement.
Ce succès, je le dois à ces milliers de Français que j’ai rencontrés et qui m’ont nourri de leur révolte, de leurs idées, de leurs espoirs.
Je me suis senti porté par leur désir de liberté et de réussite.
Il y a dans notre pays un immense besoin de respect et de fierté.
Il y a aussi un appel à l’autorité de l’Etat et à l’exemplarité de ceux qui le dirigent.
Les électeurs de la droite et du centre ont trouvé dans ma démarche les valeurs françaises auxquelles ils sont attachés.
Ces valeurs, je les défendrai et nous les partagerons avec tous ceux qui, dans leurs différences, aiment la France. Personne ne devra se sentir exclu d’une société que je veux plus juste et plus solidaire.
Notre renaissance sera l’œuvre de tous.
Elle viendra de notre volonté de nous battre ensemble pour le bien commun et pour que nos enfants soient heureux d’être Français.
Je sais les défis, mais je suis porté par la confiance que fait naître en moi cette incroyable aventure d’un pays qui par son travail et sa bravoure a réussi à se placer parmi les cinq plus grandes puissances du monde.
L’avenir nous attend, et nous avons en mains tous les atouts pour être une Nation souveraine et moderne, en tête de l’Europe.
Dès demain, l’essentiel commence !
J’ai maintenant le devoir de convaincre tout un pays que notre projet est le seul qui puisse nous hisser vers le haut, pour l’emploi, pour la croissance, pour battre ces fanatiques qui nous ont déclaré la guerre.
J’ai le devoir de redonner confiance aux Françaises et aux Français.
J’en suis certain, ils sont des millions prêts à s’élancer.
Je ne vois dans leurs yeux, ni lâcheté, ni résignation, mais une force qui attend son heure, et cette force sera extraordinaire si nous la guidons vers des changements inédits.
J’ai le devoir de vaincre l’immobilisme et la démagogie.
La gauche, c’est l’échec ; l’extrême droite, c’est la faillite.
Je parle de vaincre ces partis politiques, pas de vaincre ces Français déçus, ces électeurs qui ne sont pas aujourd’hui des nôtres mais qu’il me revient aussi d’entrainer vers l’avenir.
François Hollande a abaissé la fonction présidentielle : il faudra la restaurer.
Si le peuple français me fait confiance, j’aurai le devoir de respecter le contrat noué avec lui et de tenir ma charge avec dignité.
Je mesure la gravité de la situation et les attentes des mes compatriotes.
Je vais aller à leur rencontre tout au long des prochains mois.
Je relèverai avec eux un défi original en France : celui de la vérité et celui d’un changement de logiciel complet.
Je donne rendez-vous à tous ceux qui savent que le bonheur est une conquête.
Je donne rendez-vous à tous ceux qui ont dans le cœur la fierté d’être français.
Mon ambition est de hisser la nation vers le meilleur d’elle-même, et je vous le certifie, si en 2017 nous prenons fermement les choses en main, notre pays ira loin car rien n’arrête un peuple qui se dresse pour son avenir.
Avec ces primaires, une espérance est née.
Ma mission est de la faire grandir pour la France et pour la République.